Le pasteur David Brown et sa femme Julie sont les nouveaux responsables du projet Mosaïc en Île-de-France. Interview du pasteur.

Parcours de Julie et David Brown

Missionnaires américains, ils ont vécu de 1985 à 1994 au Burkina Faso, envoyés par un organisme américain. De 2002 à 2010, ils ont vécu au Maroc où ils ont notamment rencontré le pasteur Jean-Luc Blanc qui leur a demandé d’accompagner des migrants sans-papiers (venant de 43 pays différents). Ils sont ensuite venus à Marseille à la demande de Philippe Girardet, ancien président de la Cevaa. David Brown s’y est installé en tant que pasteur (et musicien…). C’était pour eux l’occasion de passer d’un « pays de transit » (le Maroc) à un « pays d’accueil » (la France).
Le pasteur et sa femme travaillent en équipe et sont aujourd’hui les représentants Mosaïc pour l’Île-de-France.

 

Logo du Projet Mosaïc

 

Comment en sont-ils arrivés là ?

 

A Marseille, David et Julie Brown ont travaillé en relation avec le projet Mosaïc. Venus à Paris lors d’une réunion en lien avec le projet, ils rencontrent François Clavairoly qui leur parle du projet et, quelques semaines plus tard, les appelle pour le leur proposer à plein temps. Ils hésitent mais… « Cela semblait être la volonté de Dieu que nous venions à Paris ».

C’est ainsi que, depuis le 1er février 2015, David Brown est en charge du Projet Mosaïc en région parisienne.

 

La définition du projet

 

Le projet Mosaïc a pour but « d’encourager la rencontre inter-Églises protestantes ».
Le pasteur David Brown explique qu’il faut « apprendre à vivre avec nos voisins, partager nos cultures, vivre notre vie ensemble ».

Le thème de l’interreligieux est cher au pasteur. Par exemple, « aux Etats-Unis, les musulmans sont plus intégrés dans la société » qu’en France, notamment parce qu’il y a plus de travail. « Le problème du racisme et de l’intégration est un enjeu important », dit-il.

« Mosaïc va dans le même sens car on est dans la multiculturalité », avec notamment des « différences liturgiques et théologiques ». L’idée, nous dit-il, est de répondre à la question « comment arriver à vivre ensemble, à être unis, à mettre notre foi unie en action ».

Le pasteur David Brown veut lancer ce message d’unité, dans une société en mutation où il est important que « l’Eglise joue un rôle d’exemple de vie entre cultures ».

« Nous sommes tous chargés du dialogue interreligieux », dit-il. L’œuvre des Églises Mosaïc est de « partager la bonne nouvelle comme les autres Eglises ».

Mais c’est également de venir en aide aux personnes dans une situation de précarité. Il cite ainsi l’exemple d’une Église qui accueille deux personnes sans abri depuis six mois en attendant de trouver une solution durable.

 

Faire connaître le projet

 

Mosaïc est devenu plus un « programme qu’un projet », dit le pasteur.

Mais « beaucoup de gens ne le connaissent pas ». C’est pourquoi il essaye d’assister aux réunions pastorales et contacte directement ses collègues : « je suis quelqu’un du terrain », insiste-t-il.

Cela lui permet également de découvrir de nouvelles Eglises. Mais un problème se pose à Paris qu’il n’a pas eu à Marseille : l’ampleur de la zone géographique. C’est pourquoi, à partir de septembre, il veut « organiser l’activité Mosaïc par zones », même si certaines activités resteront pour toute la région, comme la fête de la musique qui a lieu cette année à l’Eglise Saint-Paul.

 

Les objectifs du mandat

 

Le pasteur a deux buts : au niveau spirituel et au niveau pratique.

 

Au niveau spirituel, il veut « encourager l’unité dans le monde chrétien ». Il est nécessaire de « garder le respect pour l’autre, différent », dit-il avant d’ajouter que « le mal est content quand on est divisé ».
Mosaïc est en cela un « point de rencontre authentique ».

 

Au niveau pratique, dans les trois ans de sa mission, il souhaite « voir de plus en plus de pasteurs inclus dans l’activité Mosaïc ». Certains pasteurs se disent intéressés mais expliquent ne pas avoir le temps : David Brown dit que le « simple fait de participer au repas mensuel de Mosaïc » est déjà enrichissant et permet de multiplier les rencontres.

Il insiste sur son expérience au Maroc où il dit avoir « beaucoup appris avec [ses] amis musulmans », et leur avoir appris en retour : c’est un « vrai partage ».

 

Interview du pasteur David Brown dans Courrier de mission

 

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