Avec un talent de conteur…

Ce n’est pas un ouvrage facile… et il pourrait bien déclencher des polémiques. Toutefois, et justement parce qu’il bouscule les idées que nous avons sur la traite négrière, il faut lire le dernier livre – traduit – de Randy J. Sparks, professeur à l’université de Tulane (Nouvelle-Orléans, Louisiane), qui raconte l’histoire d’Annamaboe, plaque tournante de la Côte-de-l’Or (actuel Ghana) au XVIIIe siècle. Sans perdre de vue la place qu’a occupée le commerce triangulaire dans l’économie mondiale et les échanges transatlantiques, l’auteur nous fait revivre à l’aide d’archives dont certaines sont tout à fait étonnantes, ce qu’ont vécu les habitants de ce port, où se croisaient commerçants anglais, aventuriers français, riches Danois etc., tous avec un seul objectif et une seule contrainte : négocier avec les grandes familles régnantes africaines, lesquelles savent habilement jouer des uns contre les autres. Randy J. Sparks, Là où les nègres sont maîtres. Un port africain au temps de la traite, Alma éditeur, collection « Essai et histoire », 360 pp. 25 €

 

Pour la cause des femmes

C’est une missive enjouée et pleine d’humour que l’auteur, la Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, envoie à une de ses amies qui vient de mettre au monde une petite fille. Cette lettre, longue comme une petite nouvelle, est en réalité un manifeste pour la cause des femmes en Afrique. On la lira avec gourmandise et jubilation, et non sans une certaine réflexion car le propos est juste, précis, mordant parfois. Ce petit livre s’adresse aux hommes comme aux femmes et à tous les parents qui s’interrogent sur les questions d’égalité. Chimamanda Ngozi Adichie, Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe, Éditions Gallimard, 78 pp. 8,50 €

 

 

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